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Mesures gouvernementales et consommation d’alcool en France

La consommation d’alcool en baisse en France

La consommation d’alcool, surtout de vin, est en baisse quasi constante en France depuis les années 1960.

Cette baisse tiendrait autant aux évolutions culturelles et sociétales qu’aux politiques de lutte contre l’alcoolisme. Entre 2000 et 2005, le pourcentage de consommateurs dans l’année, le pourcentage de consommateurs quotidiens et même les volumes d’alcool pur mis en vente ont tous connu une diminution notable. Il est certes difficile de lier cette forte chute des indicateurs de consommation d’alcool à un élément précis. Mais elle coïncide néanmoins avec l’intégration de l’alcool et du tabac dans le champ d’action de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (devenue depuis la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), ce qui traduisait symboliquement un changement d’attitude et de discours des pouvoirs publics.

La mobilisation de l’État sur les questions de sécurité routière, à partir de 2002, ainsi que le Plan cancer de 2003 (Mission interministérielle pour la lutte contre le cancer) a également pu inciter une partie de la population à consommer moins régulièrement de l’alcool. La tenue des États généraux de l’alcool en 2005 (Ministère de la Jeunesse et des sports et al., 2008) a d’ailleurs été le point d’orgue de cette période de mobilisation sur la question de l’alcool, mais d’autres plans ont également été mis en œuvre. Par la suite, l’attention s’est surtout focalisée sur la lutte contre le tabagisme et le sujet alcool a été moins présent jusqu’en 2013.

Globalement, les politiques publiques de lutte contre la consommation nocive d’alcool, d’abord concentrées sur la répression de l’ivresse, s’attachent à protéger les populations les plus vulnérables à l’alcool et à lutter contre la consommation d’alcool au volant et en milieu professionnel. Pour autant, le nombre de décès attribuables à l’alcool était encore estimé à 49 000 en 2009, dont la majorité provient d’une consommation nocive d’alcool sur le long terme (cancer, cirrhose, etc.). Malgré ce sinistre bilan, les politiques publiques de lutte contre l’alcool visent surtout à limiter les risques de court terme résultant d’une consommation importante d’alcool à un moment donné (accident de la route, violences, etc.).

L’alcool dans les plans successifs de santé publique

La loi de santé publique de 2004 fixait comme objectif de diminuer la consommation annuelle moyenne d’alcool par habitant de 20 % et de “réduire la prévalence de l’usage à risque ou nocif de l’alcool et prévenir l’installation de la dépendance”. Le “Plan gouvernemental de lutte contre les drogues illicites, le tabac et l’alcool” de 2004-2008 a été élaboré en parallèle.

Le plan périnatalité de 2005-2008 comporte lui aussi des objectifs de lutte contre l’alcool pendant la grossesse. Le plan de prise en charge et de prévention des addictions de 2007-2010 a permis de créer les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) pour regrouper les structures de prise en charge.

Le plan “Santé des jeunes” de 16-25 ans en 2008 prévoit notamment de développer les consultations jeunes consommateurs au sein des CSAPA.

Les plans cancer successifs ont inclus des objectifs relatifs à la consommation d’alcool. Le premier (2003-2007) contenait ainsi des avertissements sanitaires et des actions de formation et d’information grand public. Dans le second plan (2009-2013) deux actions ont porté sur les avertissements des emballages et le renforcement de l’aide aux personnes en difficulté. Le troisième (2014-2019) visait, entre autres, un objectif de diminution des cancers liée à l’alcool (objectif 11).

Enfin, le récent plan de lutte contre les drogues et les conduites addictives (2013-2017) comporte plusieurs mesures centrées sur l’alcool : mobilisation des pairs parmi les jeunes, intégration de l’alcool dans les plans de contrôle des préfets de département ; actions à destination des établissements d’enseignement supérieur pour mieux accompagner les organisateurs des soirées étudiantes ; renforcement des actions destinées à prévenir l’alcoolisation des mineurs sous main de justice ; renforcement de la prévention collective, notamment au travers de la médecine du travail ; mesures de prévention vis-à-vis des femmes enceintes.