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La mortalité liée à l’alcool poursuit son recul

L’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable

En France, l’alcool est la première cause d’hospitalisation et la seconde cause de mort prématurée. Maladies ou accidents, la consommation excessive d’alcool est en effet porteuse de nombreux risques.

Le nombre de décès attribuables à l’alcool en France était estimé pour l’année 2015 à 41 000 décès (Bonaldi et Hill, 2019), ce qui correspond à environ 7 % de l’ensemble des décès de 2015. L’alcool est ainsi la deuxième cause de mortalité évitable, derrière le tabac. L’observation de l’évolution récente de la mortalité liée à l’alcool repose sur le suivi des trois causes de décès considérées comme les plus liées à l’alcool : les cirrhoses alcooliques, les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) et les maladies mentales liées à l’alcool (par exemple, trouble psychotique, syndrome amnésique, démence due à l’alcool).

Conséquence de la baisse constante de la consommation d’alcool depuis les années 1960, les taux standardisés de mortalité (TSM) diminuent pour les trois causes considérées sur l’ensemble de la période 2000-2015.

Les risques associés à la consommation d’alcool se décomposent en risques de court terme (consommation importante d’alcool à un moment donné) et en risques de long terme (consommation nocive d’alcool sur une période longue). Le risque de court terme le plus manifeste concerne les accidents de la route : l’alcool multiplie par 8,5 le risque d’être responsable d’un accident mortel. De plus, en raison de son effet désinhibiteur et de la perte de contrôle qu’il engendre, l’alcool est à l’origine de violence contre soi (suicide, etc.) ou contre autrui (agression sexuelle, etc.). En France, sur les 49 000 décès estimés comme étant imputables à la consommation d’alcool en 2009, 8 000 relèvent de ce type de causes.

Moitié moins d’accidents liés à l’alcool en 20 ans

Entre 2000 et 2018, le nombre d’accidents mortels avec alcoolémie illégale (un conducteur avec une alcoolémie supérieure à 0,5 g/l) a pratiquement été divisé par deux. Une partie de l’évolution à la baisse des dommages, sanitaires notamment, est la conséquence décalée dans le temps de la diminution de la consommation d’alcool sur les dix à vingt dernières années. Ainsi, avec la diminution des quantités consommées et celle du nombre de consommateurs quotidiens, la mortalité par cirrhose alcoolique et le nombre de personnes hospitalisées pour ce motif recule. La diminution des volumes consommés a des effets positifs.

Les niveaux actuels en termes de volume d’alcool vendus restent en France parmi les plus élevés au monde, et s‘accompagnent encore de dommages importants, en termes de mortalité et de poids pour le système de santé : l’alcool, une des deux premières causes de mortalité évitable, était en 2015 à l’origine de 28 000 nouveaux cas de cancers (Shield, 2018). L’alcool était au début des années 2010 la première cause d’hospitalisation ; son coût social a été chiffré à 120 milliards d’euros (Kopp, 2015) ; la moitié de la population française indiquait dans un sondage en 2015 avoir subi des dommages en raison de l’alcoolisation de tiers et un sur cinq en avoir été affecté (Palle, 2017).

mortalité relié à l'alcool
Simulation sur la diminution de la mortalité relié à l’alcool

Fondées sur des simulations, les analyses de l’OCDE (note de synthèse de mai 2015) montrent que plusieurs politiques de lutte contre l’alcoolisme sont susceptibles de réduire les taux de surconsommation d’alcool, régulière ou épisodique, et la dépendance à l’alcool, dans trois pays, de 5 % à 10 %. Selon l’OCDE, augmenter le prix de l’alcool (fiscalité comportementale de l’alcool) est susceptible d’améliorer la santé de la population, et notamment dans le segment le moins cher du marché, ce qui pourrait être plus efficace pour lutter contre la consommation nocive. Réguler la promotion de boissons alcoolisées pourrait également s’avérer d’une efficacité complémentaire.

Note : L’ensemble inclue une hausse d’impôts entraînant une hausse de 10 % des prix des boissons alcoolisées, la régulation des heures d’ouverture et la régulation du marketing et de la publicité sur l’alcool.

Source : Analyse de l’OCDE basée sur le modèle PMC-Alcool.