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La consommation officielle de cigarette en recul depuis 20 ans

Consommation de cigarette
Effet de la hausse des prix et des différentes politiques publiques

La consommation de cigarette a-t-elle réellement reculé du fait de l’augmentation des taxes sur le tabac  intervenue à compter des années 2000 ? Difficile d’apporter une réponse précise à cette question, tant les leviers mis en place par les différentes politiques publiques de lutte contre le tabagisme ont été variés. Cependant, les chiffres montrent une inflexion réelle de la consommation qui doit sans doute beaucoup à l’augmentation des prix. Si l’on s’en tient au déclaratif, la consommation est belle et bien en recul. Ainsi, selon le Baromètre de Santé Publique France, 30,4 % des Français déclaraient fumer en 2019 et 24 % le faisaient quotidiennement. Par rapport à 2014, le tabagisme est en baisse de 3,9 points et de 4,5 points pour le tabagisme quotidien. En 2014, ces chiffres étaient respectivement de 34,3 % et 28,5 %. Au total, on compte ainsi 1,9 million de fumeurs quotidiens en moins entre 2014 et 2019, la consommation de cigarette a donc fortement diminuée. De plus, cette diminution de la prévalence s’est assortie d’une moindre consommation des fumeurs quotidiens (12,5 cigarettes en moyenne en 2019 contre 13,4 en 2014).

Une nette inflexion des ventes entre 2000 et 2020

Une tendance à la baisse qui se retrouve dans les chiffres des ventes. « Les volumes de cigarettes ont reculé de 56,6 % en 20 ans (de 83 millions d’unités en 2000 à 36 millions en 2020), pour un prix du paquet de la marque la plus vendue qui est passé de 3,20 euros à 10,40 euros en novembre 2020 », note le numéro 145 de Tendances, publié par l’Office Français des Drogues et de la Toxicomanie (OFDT) en mai 2021. Cependant, relativise ce document, « La tendance à la baisse globale des volumes s’est néanmoins accompagnée d’une légère reconfiguration de la répartition des ventes entre les différents produits du tabac. En raison d’un prix au gramme plus élevé pour les cigarettes manufacturées que pour le tabac à rouler, ce dernier a pris une part importante, qui représente désormais 17 % du marché en 2020, contre 11 % en 2005 ».

Le biais des achats transfrontaliers

Autre phénomène difficile à quantifier, le recours aux achats transfrontaliers ou aux produits de contrebande pour s’approvisionner. Face à la hausse des prix, nombre de fumeurs qui en avaient la possibilité se sont en effet tournée vers ce type d’approvisionnement afin de réaliser de substantielles économies. Le nombre officiel de fumeurs s’en trouve donc biaisé puisqu’ils échappent aux chiffres liés aux ventes. Outre ceux qui se sont tournés vers le tabac à rouler, il faut donc ajouter ceux qui échappent aux circuits officiels sans pour autant le reconnaître dans les enquêtes déclaratives.