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Quand les cosmétiques cherchent à moins polluer

cosmétiques

L’enjeu du respect et de la protection de l’environnement s’est imposé petit à petit au secteur de la cosmétiques. La période électorale de 2022 a été l’occasion pour les acteurs français de montrer et d’expliquer leur niveau d’implication.

À l’occasion de l’élection présidentielle et des élections législatives, les professionnels de la cosmétique ont présenté 22 propositions via leur syndicat, la FEBEA. Parmi ces suggestions, plusieurs concernent la transition écologique « pour accompagner la décarbonation de notre industrie et développer l’économie circulaire et notamment le recyclage ». En effet, l’industrie cosmétique française souhaite devenir « le leader mondial d’une cosmétique durable ». Mais elle estime qu’elle ne peut parvenir à cet objectif sans l’appui et l’aide de l’État.

Cinq propositions et quatre actions concrètes du secteur des cosmétiques

La FEBEA a identifié cinq mesures phares à mettre en place et qu’elle a soumises aux candidats :

  • S’appuyer sur le plan d’investissement France 2030, pour accélérer le développement d’emballages éco-conçus et mettre en place une filière industrielle française en pointe sur le recyclage des plastiques, et notamment le recyclage chimique
  • Poursuivre le dispositif d’aides financières de l’ADEME en faveur des projets de transition écologique des PME : guichet « Tremplin pour la transition écologique des PME »
  • Reconnaître un statut de plastique à usage multiple aux résines recyclées
  • Contribuer à l’objectif de décarbonation de l’économie française en étendant le dispositif de suramortissement aux investissements réalisés dans les PME
  • Co-construire des projets de recherche scientifique associant public/privé, afin de mieux mesurer l’impact de certains ingrédients sur les écosystèmes.

Ces propositions illustrent une prise de conscience du secteur de la cosmétique. Désormais, les professionnels n’hésitent pas à parler d’urgence écologique. Ils sont également confrontés à un autre défi qui explique en partie cette volonté de réduire l’empreinte environnementale de leurs activités : les ressources disponibles. Voici leurs annonces :

  • Lancement d’un consortium de recherche pour développer des emballages durables : substitution d’emballages souples en plastique par des emballages en papier/carton
  • Déploiement d’un outil d’éco-conception des emballages mutualisés pour toutes les entreprises du secteur
  • Création d’une plateforme publique-privé pour renforcer la recherche sur l’identification des perturbateurs endocriniens
  • Lancement d’un consortium pour mettre en place un affichage environnemental des produits cosmétiques.
Préserver la planète : un enjeu économique et d’image

Une partie des acteurs a souhaité aller plus loin. Depuis 2002, ils se sont regroupés au sein de l’association COSMEBIO afin de développer « des cosmétiques basés sur des produits issus de l’agriculture biologique et dont l’impact environnemental est maîtrisé ». Leur action a irrigué tout le secteur où désormais la question de l’impact environnemental fait l’objet d’indicateurs de performance en interne.

Ces initiatives répondent aux préoccupations grandissantes exprimées par les consommateurs. Des préoccupations qui s’expriment dans les actes d’achat. Les réponses apportées deviennent des éléments de compétitivité entre marques. Elles montrent concrètement l’impact des dispositions législatives contraignantes en la matière, comme la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire en vigueur depuis le 10 février 2020. Par exemple, c’est elle qui impose de « tendre vers l’objectif de 100 % de plastique recyclé d’ici le 1er janvier 2025 » ou un tri des déchets avant leur prise en charge.

Entre prévention et condamnations : des sanctions en quête d’équilibre

Si ces règles ne sont pas appliquées, les professionnels concernés peuvent subir des sanctions répertoriées au Code de la santé publique. Ainsi, lorsque les objectifs de recyclage d’emballage ne sont pas atteints, l’entreprise est contrainte d’allouer en dépenses d’investissement « l’écart entre les dépenses de soutien au fonctionnement constatées et celles qui auraient dû être réalisées par les éco-organismes si ces objectifs avaient été atteints ».

Il y a aussi les sanctions décidées suite à des actes de pollution caractérisés. Il n’est plus question de prévention ou de rappel à la loi, mais de condamnations prononcées par la Justice, après une enquête et un procès. La société Wonder Glam Paris en a fait les frais en février 2021. En juin 2019 elle avait déversé 2000 litres de shampoing périmés dans les sanitaires provoquant une pollution du ruisseau du parc de Géresme (Oise). Elle a été condamnée à 47 500 euros d’amende, dont 20 000 avec sursis par le tribunal de Senlis.